- théologique
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• 1375; lat. tardif theologicus, d'o. gr.♦ De théologie, relatif à la théologie. Études, querelles théologiques. Preuves théologiques de l'existence de Dieu.♢ Philos. (chez Comte) État théologique ou fictif : état le plus primitif du développement de l'esprit humain, dans lequel « il se représente les phénomènes comme produits par l'action directe et continue d'agents surnaturels » (Comte). Étapes de l'état théologique : fétichisme, polythéisme, monothéisme.théologiqueadj. Qui concerne la théologie.⇒THÉOLOGIQUE, adj.A. — PHILOS., RELIG. Qui concerne la théologie. La théorie démocratique de la liberté est incompatible avec la doctrine théologique de la grâce (PROUDHON, Révol. soc., 1852, p. 20). L'animal, innocent d'un point de vue théologique, parce qu'il n'y a pas de péché sans conscience (CHOISY, Psychanal., 1950, p. 84). V. mystique ex. 3.SYNT. Science théologique; langage théologique; courant, principe, question, système, thèse théologique; argument, conception, considération, explication, interprétation, opinion, raisonnement, réflexion théologique; autorité, école théologique; études théologiques; conférence, exposé théologique; controverse, discussion, dispute, querelle théologique; dictionnaire, encyclopédie, ouvrage théologique.♦ [Chez les casuistes] Péché théologique. Libre et volontaire transgression de la loi de Dieu, faite en connaissance de Dieu et de la loi et entraînant nécessairement la damnation (d'apr. LITTRÉ Suppl. 1877). Des obsessions sacrilèges (...) le poussent, comme il dit, à accomplir tous les péchés théologiques (JANET, Obsess. et psychasth., t. 1, 1903, p. 15).B. — PHILOS. [Chez A. Comte] État théologique. État initial du développement de l'esprit humain, dans lequel ,,il se représente les phénomènes comme produits par l'action directe et continue d'agents surnaturels plus ou moins nombreux, dont l'intervention arbitraire explique toutes les anomalies apparentes de l'univers`` (LAL. 1968). La conception de l'état théologique est chez Comte une profonde théorie de l'imagination et du mythe (LACROIX, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 53). V. positif1 ex. 4.REM. 1. Théologico-, élém. de compos. représentant l'adj. théologique, entrant dans la constr. d'adj. signifiant « qui est à la fois théologique et [ce que désigne le 2e élém.] ». a) Théologico-intuitif, -ive. Aux époques de système Ideate (théologico-intuitifs) succèdent les époques de systèmes Idealistic (rationalistes) (Traité sociol., 1968, p. 114). b) Théologico-métaphysique. La philosophie positive comporte nécessairement, chez les esprits bien préparés, une aptitude très supérieure à celle qu'a pu jamais offrir la philosophie théologico-métaphysique (COMTE, Esprit posit., 1844, p. 33). c) Théologico-politique. Spinoza — le Spinoza du Traité théologico-politique, ce pur chef-d'œuvre de critique philologique et historique (M. BLOCH, Apol. pour hist., 1944, p. 37). 2. -théologique, élém. de compos. entrant dans la constr. d'adj. signifiant « qui est à la fois [ce que désigne le 1er élém.] et théologique ». a) Mystico-théologique. La religion qu'a professée Jésus (...) ne se fût point reconnu[e] dans le système mystico-théologique instauré par Paul (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 212). b) Philosophico-théologique. La connaissance philosophico-théologique se place au premier rang [du savoir dans les structures féodales] (Traité sociol., 1968, p. 129). c) Politico-théologique. Le discours politico-théologique imposé par une frange qui se disait persécutée (Le Nouvel Observateur, 6 juin 1977, p. 3, col. 1).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: theo-, dep. 1740: théo-. Étymol. et Hist. 1. a) 1375 [impression prob. de 1486] conclusions theologiques (RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu ds DELB. Notes mss d'apr. DG [la fiche semble égarée]); 1440-42 [ms. 1481] dits theologicques (MARTIN LEFRANC, Champion des Dames, Ars. 3121, fol. 43d ds GDF. Compl. [ne figure pas ds l'éd. A. Piaget]); b) fin XIVe s. empl. subst. fém. « théologie » (EUSTACHE DESCHAMPS, Balade ds Œuvres, éd. Queux de St-Hilaire, t. 5, p. 190); 2. fin XIVe s. [ms.] « théologal » vertus theologiques (PHILIPPE DE MÉZIÈRES, Songe viel pelerin, Ars. 2682, I, 7 ds GDF. Compl. [éd. G. W. Coopland, I, 7, p. 212: vertuz theologales]). Empr. au lat. eccl. theologicus (relevé une 1re fois au IVe s. chez l'historien Ammien Marcelin) « qui concerne la théologie » (XIIe s., PIERRE LOMBARD, Sentences), « théologal » (XIIIe s., ST THOMAS, Somme: virtutes theologicae ds BLAISE, Latin. med. Aev.); gr.
« qui concerne la connaissance de Dieu » (LIDDELL-SCOTT). Fréq. abs. littér.:515. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 807, b) 754; XXe s.: a) 523, b) 782.
DÉR. Théologiquement, adv., philos., relig. Selon les principes de la théologie, d'un point de vue théologique. L'Islâm ne dispose d'aucune espèce d'autorité centrale qui puisse lui imposer, comme théologiquement orthodoxes, des adjonctions ou des suppressions (G.-H. BOUSQUET, Prat. rit. Islâm, 1949, p. 124). — []. Ac. 1694, 1718: theologiquement, dep. 1740: théo-. — 1re attest. 1574 (AMYOT, Fatale destinée ds HUG.); de théologique, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér.: 18.
théologique [teɔlɔʒik] adj.ÉTYM. 1375; lat. tardif theologicus, lui-même grec theologikos, de theologia → Théologie.❖♦ De théologie, relatif à la théologie (I., 1., a). || Opinions, querelles, études théologiques (→ Âpreté, cit. 10; gallican, cit. 2; implicite, cit. 2). || Preuves (cit. 5) théologiques de l'existence de Dieu. || Somme théologique (→ aussi Fresque, cit. 8).♦ Spécialt (dans la philosophie de Comte). || État (cit. 48) théologique ou fictif : état le plus primitif du développement de l'esprit humain, dans lequel « il se représente les phénomènes comme produits par l'action directe et continue d'agents surnaturels » (Comte, Cours de philosophie positive, 1re leçon). || Être (cit. 7), méthode, âge théologique (→ Esprit, cit. 47; idéologie, cit. 8). || Étapes de l'état théologique : fétichisme, polythéisme, monothéisme.❖DÉR. Théologiquement.COMP. Physico-théologique.
Encyclopédie Universelle. 2012.